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"CE QUI NE ME TUE PAS … ME REND PLUS FORT !" (Alexandre le Grand) 2008, année "olympique", ne laissera pas de "grands" souvenirs à nous éleveurs … souhaitons qu'elle ne laisse pas trop de "traces" dans l'économie de nos exploitations ! Je m'adresserai tout d'abord et comme d'habitude à nos producteurs de porcs, qui pensaient connaître enfin le "bout du tunnel" en début d'année et la fin d'une crise sans précédent … avant que les cours ne rechutent depuis l'automne, plongeant les éleveurs de nouveau dans des situations parfois dramatiques, la détente du cours des matières premières alimentaires (céréales en premier lieu) et son influence positive sur les coûts de production ne suffisant pas pour compenser la baisse des prix du porc. C'est l'ensemble de la filière régionale qui est fragilisée, le maintien de la production étant chez nous encore plus qu'ailleurs directement liée à l'évolution du marché. En élevage bovin, l'année avait débuté dans l'incertitude, entre perspectives encourageantes pour nos productions de qualité issues du troupeau allaitant, dans une Europe devenue structurellement déficitaire, et inquiétudes liées à l'évolution des prix de tous les intrants agricoles d'une part et à celle de "l'itinéraire" du moustique vecteur de la FCO d'autre part ! Et bien dans l'incertitude, nous sommes restés tout au long de l'exercice ! Certes les cours de certains intrants se sont quelque peu "calmés" (les céréales et le carburant notamment) mais leur évolution erratique et imprévisible ne peut rassurer. Quant à la FCO, l'année 2008 s'est déroulée sous la menace constante de fermeture des débouchés pour notre broutard limousin, un des principaux baromètres de la santé de notre élevage départemental. Fallait-il s'engager dans une stratégie d'éradication de la maladie, stratégie à l'issue de plus en plus incertaine mais assurément coûteuse, ou choisir de vivre avec … les avis sont de plus en plus partagés ! L'efficacité de la vaccination fait elle aussi débat quand on constate que la France n'a pu contenir la progression du sérotype 1 attendu pourtant depuis longtemps ! En tout cas, ce qui est sûr, ce sont les conséquences considérables pour toute la filière française d'exportation du maigre vers l'Europe du Sud, en commençant par les éleveurs naisseurs, les restrictions imposées de mouvement des animaux causant actuellement plus de dégâts économiques … que la maladie elle-même ! Pour autant, certains éleveurs avaient anticipé que la conjoncture avait 'toutes les chances" de devenir moins favorable pour le maigre, s'interrogeant sur l'opportunité de le finir chez nous, lorsque les caractéristiques structurelles de l'exploitation et les conditions de marché s'y prêtent … de sorte que la production de jeunes bovins a fait un bond significatif au sein de notre Coopérative (progression supérieure à 25 %), dépassant pour la première fois celle des gros bovins. A propos des femelles de boucherie, la modestie de l'offre explique le relatif maintien des cours, notamment au sein des circuits sous signe de qualité, ce qui constitue une sorte de "leurre" masquant ainsi l'atonie de la consommation. Les mois à venir peuvent se révéler plus compliqués si les sorties prévues au cours de l'hiver sont notablement "gonflées" du fait des effets négatifs de l'action du moustique sur la reproduction des troupeaux. Quant au commerce des animaux d'élevage, après avoir démarré sur de très bonnes bases, il s'est progressivement étiolé, touché directement par la "fièvre galopante", notamment pour l'exportation, et victime collatérale de la conjoncture et de la morosité ambiante. Et enfin, il y a notre veau de lait sous la mère ! Entré en résistance active depuis plusieurs années, il a encore joué son rôle de valeur refuge avec des cours particulièrement élevés en début d'année … mais dans une moindre mesure cette fois, le marché étant toujours demandeur, mais demandeur de bons veaux seulement ! Il n'y a en particulier pratiquement plus de place pour les carcasses "colorées". A cet égard, prendre garde à la tentation de vouloir "compenser" par le poids une conformation insuffisante ou une couleur médiocre ! De même la période du 14 Juillet au 15 Août est absolument à éviter dans la mesure du possible … En 2008, la chute de consommation y a été particulièrement douloureuse … du jamais vu jusqu'alors ! Répondre à la demande en qualité et quantité, c'est le challenge permanent que doit relever une production "haut de gamme" comme le veau de lait sous la mère. En résumé … produisons ce que l'on est capable de vendre ! Et en conclusion, je vous invite une nouvelle fois avec insistance à assister à votre Assemblée de Section pour discuter ensemble du rôle, du fonctionnement et des projets de votre Coopérative. Ceux-ci sont continuels et sont développés au sein du Groupe BEVICOR, qui se structure progressivement afin de s'inscrire dans la durée. Après l'implication opiniâtre dans la construction d'un outil moderne d'abattage, c'est la commercialisation du maigre qui fait désormais l'objet d'une nouvelle réflexion, avec une ligne commune à tous nos engagements : priorité à une stratégie corrézienne ! Je vous dis donc … à bientôt ! |