LE BLASON D'OR "VEAU FERMIER DU LIMOUSIN" a été attribué à Nadine COURTEIX demeurant à Theillac de PERET BEL AIR.

Le Blason "Veau" quitte en 2002 la Basse Corrèze, mais "le pays du veau sous la mère", on sait que ce n'est pas seulement le Pays de Brive, ou celui de Tulle ! Et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on distingue cette année un éleveur de la région d'Egletons, autre "cru" historiquement réputé en la matière ! Plaisir redoublé puisque le producteur considéré ... est en fait une jeune productrice !

En effet, c'est à Péret Bel Air, petite commune du canton de Meymac, que Nadine COURTEIX a choisi d'être "paysanne". Agée de 36 ans, Nadine s'est installée très jeune, il y a 13 ans déjà, sur la propriété où la famille est enracinée … depuis près de 400 ans ! Secondée par ses parents, elle y conduit actuellement un troupeau de 40 vaches limousines sur 70 ha SAU, tout en herbe, en production spécialisée de veaux de lait "depuis toujours … et pour longtemps encore !".

Devenue éleveur par goût et par passion, après un parcours quelque peu atypique ponctué … par un bac littéraire, Nadine COURTEIX est une grande perfectionniste avec des idées bien arrêtées en matière de génétique notamment : douceur, viande précoce, aptitude laitière, sont les critères ainsi exigés pour les femelles de renouvellement qu'elle produit elle-même, utilisant de manière complémentaire l'insémination et la monte naturelle.

Le résultat … c'est une production à la fois d'une qualité exceptionnelle et d'une très grande finesse : 100 % des veaux dans le "carré supérieur" de la qualité (classés E et U, Blanc et Rosé clair) dont plus de 60 % classés à la fois E en conformation et "extras" en couleur !

Somme toute au début d'une carrière d'éleveur, qu'elle a choisi de consacrer au veau de lait sous la mère, Nadine COURTEIX décroche une récompense à la fois méritée et encourageante, avec laquelle elle a "flirté" depuis plusieurs années. Ce sont de jeunes éleveurs comme elle qui vont perpétuer tout "l'art" de cette production tout en relevant, soyons-en assurés, le défi de sa modernisation.

LE TROPHEE "PRIMALIM" a été attribué à l'EARL MAZAUD demeurant à La Gorce de CHAMBERET.

Après une "escapade" tout au Sud du département, on remonte cette année au-delà d'Uzerche, au cœur de cette grande zone d'élevage verdoyante, pourvoyeuse de la majorité des récipiendaires du Trophée "Primalim", pour y retrouver le lauréat 2002. Agé de 52 ans, Jean-Luc MAZAUD s'est installé, il y a plus de 25 ans déjà, sur la commune de Chamberet à quelques kilomètres de la propriété familiale. En pratiquement une génération, il a constitué, en compagnie de Monique son épouse, une exploitation à vocation herbagère de plus de 100 Ha SAU, sur laquelle vit un troupeau de 75 vaches limousines et le renouvellement, inscrit au herd-book limousin dans sa totalité, et conduit en système naisseur, associant une production de mâles vendus au sevrage en broutards ou reproducteurs et celle de génisses pleines.

Jean-Luc MAZAUD a rejoint la Coopérative en 1986, lors de l'entrée de l'ensemble du groupe CBLICO, qui allait constituer la Section "Reproducteurs" de BEVICOR que l'on connaît actuellement, et dont il était déjà un membre très actif, ayant été d'ailleurs son premier représentant au Concours Général Agricole de Paris (en 1983 avec "OURSON", taureau à l'origine d'une grande partie du cheptel d'aujourd'hui). La sélection fait donc ici l'objet des plus grandes attentions et de longue date : le cheptel est soumis bien sûr au contrôle des performances depuis le tout début, la monte naturelle et l'insémination cohabitent harmonieusement, la semence des meilleurs taureaux qui passent sur l'exploitation est prélevée (ainsi le précité "OURSON", né en 1978, se retrouve encore en activité !). Les vaches sont donc suivies à la "loupe", dans les prés … et sur l'ordinateur, avec un regard particulier sur la croissance et le maintien d'une conformation qui a fait la réputation du "maigre" limousin. Cette qualité du troupeau est d'ailleurs officiellement reconnue via les index publiés par l'UPRA, puisque "MOERO", taureau né (fils de "OURSON" …) et qualifié RRE VS (Reproducteur Recommandé "Veaux Sevrés") dans l'élevage, a été autorisé à l'insémination artificielle, avec notamment un Index Développement Musculaire de 125 (les spécialistes apprécieront).

Dès lors, les résultats s'expliquent : une exceptionnelle conformation - 100 % des mâles classés au moins E= dont 70 % en E+ ! - associée à une croissance non moins exceptionnelle et qui ne se dément pas jusqu'à la vente - 364 kg de moyenne pour les 29 veaux vendus en 2001 à moins de 9 mois soit un peu mieux de 1 200 g/j !

On comprend ainsi pourquoi l'exploitation de Jean-Luc et Monique MAZAUD avait été retenue, parmi les toutes premières, lors de la constitution du réseau national de fermes de référence (dit "Eleveurs de Bovins Demain") il y a exactement 20 ans …

LE BLASON D'OR "BOEUF LIMOUSIN" a été attribué à la SCEA BESSE Christian demeurant à La Borie Gauthier de ST-MARTIN SEPERT.

C'est à l'ouest du département, dans le canton de Lubersac, le berceau corrézien du veau dit de "Lyon" ou de "St-Etienne", qu'il nous faut aller pour rencontrer le lauréat du 12ème Blason "Boeuf" … et celui-là même qui en a inauguré le palmarès (en 1991) !

Agé de 53 ans, Christian BESSE s'est installé, il y a près de 20 ans, sur les 36 Ha que comptait alors le domaine familial, domaine qu'il n'a cessé de faire évoluer depuis, secondé en cela par son épouse "Gilou", et maintenant par son fils Vincent. L'exploitation, où l'arboriculture a côtoyé un temps la viande bovine, occupe aujourd'hui 80 ha SAU, exclusivement en herbe. Sur celle-ci, vit un troupeau de 70 mères limousines, toutes inscrites au herd-book limousin, et le renouvellement, soit une quinzaine de génisses de chaque génération.

Christian BESSE est membre de la Section "Reproducteurs" de BEVICOR depuis plus de 15 ans, au sein de laquelle il "milite" activement et avec succès, comme en témoigne ses participations aux plus grands concours limousins (dont 2 récentes participations au Concours Général Agricole de Paris).

Mais, pour ce vendeur d'animaux d'élevage, la finalité de la race reste bien de produire de la viande, et de la viande de qualité que l'on a l'ambition de démarquer, c'est pourquoi il a veillé à développer une génétique compatible avec cet objectif et a apporté toujours beaucoup de soin à la finition de ses femelles de boucherie. Aux 2/3 classées en E et U+, 9 d'entre elles (soit 3 sur 4) ont été effectivement commercialisées sous Label Rouge "Blason Prestige".

Ce n'est pas si mal dans le contexte de la viande rouge que nous connaissons depuis 18 mois, et c'est plus particulièrement le résultat d'une politique de sélection axée sur la recherche du meilleur compromis entre le gabarit et la compacité de carcasse, autrement dit entre la croissance et la conformation. Cela ne date pas d'aujourd'hui ici, nous rappellerons à ce propos que l'élevage de la SCEA BESSE Christian avait contribué de manière essentielle, il y a tout juste 10 ans, au triomphe de la race limousine lors de la compétition inter-races organisée dans le cadre du Salon de l'Agriculture, en fournissant la carcasse de "COMTESSE", qui avait notamment permis à la limousine de l'emporter au test de dégustation.