LA VIE DE LA COOPERATIVE


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PRODUCTEURS DE VEAUX DE LAIT ... ET SI ON REPARLAIT DES "TANTES" ?

Quelques éléments de réflexion et de calcul de leur rentabilité

Avec la collaboration de C. DELMAS, Ingénieur à la Chambre d'Agriculture de la Corrèze et animateur départemental du Réseau d'Elevages Bovins Limousins

Charges en plus

  • Besoins alimentaires supplémentaires

Compter environ 900 kg d'aliment complémentaire en plus (soit 3 kg par jour pendant 3 mois) pour une vache produisant 3 500 litres de lait soit 245 €/"tante" en production (1600 F).

  • Produits en moins

- Manque à gagner sur la vente du veau croisé (125 à 130 kg carcasse)

On peut l'estimer à une classe de conformation (sous réserve que le père soit très typé "viande") soit 150 €/veau croisé (1 000 F).

- Manque à gagner sur la vente à la réforme de la "tante"

Prévoir pratiquement 2 classes de conformation soit 350 €/"tante" réformée (2 300 F).

- Perte du complément PMTVA attribué au veau labellisable soit 120 €/veau croisé (800 F).

Charges en moins

Economie d'aliment d'allaitement ("poudre de lait")

Une "tante" produit 2 000 à 2 500 litres de plus que les autres vaches du troupeau et permet d'économiser ainsi près de 350 kg d'aliment complémentaire d'allaitement (1 kg de "poudre de lait" fournit de 6 à 7 litres de lait reconstitué) soit @ 525 €/"tante" (@ 3 500 F).

Dans le contexte de soutien du troupeau allaitant actuel, et "toutes choses égales par ailleurs", on pourra constater que l'opération est quasiment "blanche", sachant qu'il faudrait introduire autour de 6 "tantes" dans un troupeau producteur de veaux sous la mères de 50 vaches, si on veut viser l'autonomie en lait.

Mais "les choses … ne sont jamais tout à fait égales par ailleurs", et les situations individuelles pas complètement comparables … Aussi, à chacun ses calculs !

 

 

 

LES "TANTES"… UN "MAL" NECESSAIRE …

… A TRANSFORMER EN ATOUT !

Jean-Marie MIGOT s'est installé en GAEC avec ses parents il y a 7 ans, à Coulier sur la commune de Ste-Féréole. Le troupeau était constitué alors de 40 vaches limousines plus le renouvellement. Ils exploitent aujourd'hui 80 ha de SAU, avec un cheptel de souche composé désormais de 70 limousines … et 10 normandes, conduit en production pratiquement spécialisée de veaux de lait sous la mère.

 

 

"A QUOI BON GAGNER DU TEMPS AVEC LES CASES …

SI ON DOIT LE REPERDRE A FAIRE DES BIBERONS !"

"J'AI REMIS DES TANTES DANS MON TROUPEAU"

 Comment en êtes-vous arrivé là, vous qui sembliez très attaché à votre troupeau limousin "pur" ?

"Tout d'abord, le premier objectif était de réduire globalement la pénibilité du travail, et notamment celle liée à la fabrication des biberons. C'est pourquoi les premières laitières sont arrivées il y a deux ans et demi … 6 mois avant la réalisation des cases collectives ! Par ailleurs, nous souhaitions nous rapprocher le plus possible du "naturel" et du strict respect du cahier des charges du Label Rouge."

 Pourquoi la Normande et comment s'est passé l'approvisionnement ?

"En fait, je n'hésitais qu'entre des Normandes ou des Montbéliardes. Ce qui a fait la différence, c'est qu'un jeune producteur de mon âge dans une commune voisine avait déjà des Normandes : il se les procurait dans un élevage laitier du département, parce qu'elles semblent mieux adaptées, et avec toutes les garanties sanitaires … cet aspect constituant mon principal souci ! 8 sur 10 de mes vaches proviennent de ce même élevage et je n'envisage pas de faire mon propre renouvellement."

 Quels autres aspects de la conduite des "tantes" vous paraissent-ils essentiels de souligner aujourd'hui ?

"Le plus difficile, c'est incontestablement de maîtriser la reproduction des tantes de manière à avoir du lait tout au long de l'année, ou du moins quand on en a le plus besoin. L'alimentation, elle, ne pose pas de problème particulier … dans la mesure où elles sont nourries comme des laitières. Le lait ne vient pas sans rien ! Surtout si on souhaite qu'elles nourrissent au moins 10 mois. Une bonne Normande, correctement soignée, arrive à complémenter 2 ou 3 veaux limousins simultanément … soit pratiquement 5 veaux sur la durée de sa lactation."

 Et pour quel résultat à ce jour ?

"Les conséquences déjà mesurables sont de deux ordres :

- sur le plan du travail, c'est simple, si on cumule modernisation du logement des veaux (cases collectives et abandon de la muselière) et introduction des laitières, on considère que la contrainte de la tétée a été réduite de moitié, avec plus de temps pour la surveillance … et moins de stress !

- sur le plan de la réduction des coûts de production, nous sommes tombés l'an passé à guère plus de 10 kg par veau de poudre de lait achetée … et encore du fait d'une répartition des vêlages des tantes pas optimale. Mais on peut rester plus de 6 mois sans en acheter un seul sac ! " 

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