PRODUCTEURS DE VEAUX DE LAIT ... ET SI ON REPARLAIT DES "TANTES" ?
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Jean-Marie MIGOT s'est installé en GAEC avec ses parents il y a 7 ans, à Coulier sur la commune de Ste-Féréole. Le troupeau était constitué alors de 40 vaches limousines plus le renouvellement. Ils exploitent aujourd'hui 80 ha de SAU, avec un cheptel de souche composé désormais de 70 limousines … et 10 normandes, conduit en production pratiquement spécialisée de veaux de lait sous la mère.
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"J'AI REMIS DES TANTES DANS MON TROUPEAU"Comment en êtes-vous arrivé là, vous qui sembliez très attaché à votre troupeau limousin "pur" ? "Tout d'abord, le premier objectif était de réduire globalement la pénibilité du travail, et notamment celle liée à la fabrication des biberons. C'est pourquoi les premières laitières sont arrivées il y a deux ans et demi … 6 mois avant la réalisation des cases collectives ! Par ailleurs, nous souhaitions nous rapprocher le plus possible du "naturel" et du strict respect du cahier des charges du Label Rouge." Pourquoi la Normande et comment s'est passé l'approvisionnement ? "En fait, je n'hésitais qu'entre des Normandes ou des Montbéliardes. Ce qui a fait la différence, c'est qu'un jeune producteur de mon âge dans une commune voisine avait déjà des Normandes : il se les procurait dans un élevage laitier du département, parce qu'elles semblent mieux adaptées, et avec toutes les garanties sanitaires … cet aspect constituant mon principal souci ! 8 sur 10 de mes vaches proviennent de ce même élevage et je n'envisage pas de faire mon propre renouvellement." Quels autres aspects de la conduite des "tantes" vous paraissent-ils essentiels de souligner aujourd'hui ? "Le plus difficile, c'est incontestablement de maîtriser la reproduction des tantes de manière à avoir du lait tout au long de l'année, ou du moins quand on en a le plus besoin. L'alimentation, elle, ne pose pas de problème particulier … dans la mesure où elles sont nourries comme des laitières. Le lait ne vient pas sans rien ! Surtout si on souhaite qu'elles nourrissent au moins 10 mois. Une bonne Normande, correctement soignée, arrive à complémenter 2 ou 3 veaux limousins simultanément … soit pratiquement 5 veaux sur la durée de sa lactation." Et pour quel résultat à ce jour ? "Les conséquences déjà mesurables sont de deux ordres : - sur le plan du travail, c'est simple, si on cumule modernisation du logement des veaux (cases collectives et abandon de la muselière) et introduction des laitières, on considère que la contrainte de la tétée a été réduite de moitié, avec plus de temps pour la surveillance … et moins de stress ! - sur le plan de la réduction des coûts de production, nous sommes tombés l'an passé à guère plus de 10 kg par veau de poudre de lait achetée … et encore du fait d'une répartition des vêlages des tantes pas optimale. Mais on peut rester plus de 6 mois sans en acheter un seul sac ! " |