Le Blason "Veau" quitte en 2001 la Basse Corrèze dont il n'a pas "décollé" durant tout un septennat ! Mais "le pays du veau sous la mère", ce n'est pas seulement l'arrondissement de Brive, même si le récipiendaire de cette année n'en est pas très éloigné. En effet, c'est à Favars, petite commune situé sur le plateau de Tulle, surplombant la vallée de la Corrèze, que nous le rencontrons. Agé aujourd'hui de 58 ans, Jean BOURNAZEL travaille sur la propriété familiale depuis plus de 40 ans, tout en ayant occupé pendant un temps un emploi à l'extérieur comme beaucoup d'agriculteurs de cette région. Secondé par Paulette, son épouse, il y conduit actuellement un troupeau de 31 vaches limousines sur 30 ha SAU, tout en herbe, en production spécialisée de veaux de lait "depuis toujours … et pour toujours !" selon ses propres mots. Eleveur par goût, Jean BOURNAZEL est un perfectionniste et un fidèle, avec des idées bien arrêtées en matière de sélection notamment : douceur, aptitude laitière, conformation du produit, sont les critères exigés pour les femelles de renouvellement achetées à l'extérieur, chez le même éleveur depuis 10 ans. Et "Faire prendre le plus de viande possible sur le moins d'os possible" est son crédo de production. Le résultat … c'est une production d'une finesse tout à fait exceptionnelle : 100 % des veaux dans le "carré supérieur" de la qualité (classés E et U, Blanc et Rosé clair), plus de 50 % classés à la fois E en conformation et "extras" en couleur (les fameux "A9") et 95 % de veaux effectivement labellisés ! Au soir d'une carrière entièrement consacrée à la production du veau sous la mère, Jean BOURNAZEL reçoit une récompense ô combien méritée. Ce sont des éleveurs comme lui qui ont contribué à "écrire" l'histoire du veau de lait de la Corrèze, sur lequel a été construite une filière exemplaire, on s'en rend particulièrement compte aujourd'hui. Un des plus beaux compliments que l'on peut lui faire vient d'ailleurs de la filière elle-même : "lorsque il y a un veau de Jean BOURNAZEL à l'abattoir, on peut quasiment le reconnaître à coup sûr sur le rail !" a-t-on déjà entendu à Brive.
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Il faut descendre au bout du département, en bordure du Lot, sur la commune de Végennes dans le canton de Beaulieu, pour y découvrir le lauréat du 6ème Trophée "Primalim". Il y a quelques années déjà, plus de 25 ans, Bernard POUJADE s'est installé très jeune (22 ans) à côté de la propriété familiale sur guère plus de 20 ha. Son parcours est atypique pour un corrézien en ce sens qu'il a démarré … en production laitière ! Mais en 1988, alors que Roselyne s'installe à son tour, il se reconvertit et achète 30 vaches limousines d'un coup à la Section "Reproducteurs" de BEVICOR, à laquelle il adhère un an plus tard. Aujourd'hui, à 49 et 46 ans, tous deux se trouvent à la tête d'un cheptel de 52 vaches limousines conduit sur 65 ha SAU (dont plus de 90 % en herbe), auquel est associée une production de tabac (1.2 ha). Nous voilà dans une exploitation diversifiée et typique du bas-pays corrézien. Dans cette zone où l'herbe pousse de bonne heure mais se transforme vite en "paillasson", le maigre a toutefois trouvé sa place au fur et à mesure que s'agrandissaient les exploitations : les POUJADE n'ont connu que le broutard comme production principale. Pour autant, la rigueur inhérente à la conduite d'un troupeau laitier n'a pas été relâchée. Dans le cadre d'une production commercialisée sous cahier des charges, la reproduction, la complémentation et le sanitaire font l'objet des plus grands soins, la génétique tout spécialement. Le cheptel est soumis au contrôle des performances depuis le tout début et pour moitié inscrit au Herd-Book Limousin. La monte naturelle et l'insémination cohabitent harmonieusement, le troupeau est "connecté" et donc les animaux indexés par l'UPRA, quelques essais de transplantation ont été réalisés … bref, les vaches sont sous haute surveillance ! Les résultats s'en suivent ! Une excellente conformation (100 % des mâles classés E, dont 45 % assortis du "+" … c'est-à-dire le "top" !), associée à une croissance qui ne se dément pas jusqu'à la vente (308 kg de moyenne pour les 27 veaux vendus en 2000 à guère plus de 8 mois), c'est plutôt pas mal dans le contexte de la région aux étés particulièrement séchants. Il faut dire que les tous les animaux, nés en automne, ont été commercialisés (à l'exception d'un seul !) à contre-saison (entre la mi-Juin et la fin Juillet) Bernard et Roselyne POUJADE ont donc rejoint il y a un peu plus de 10 ans la grande "famille" des naisseurs limousins, ces éleveurs dont la réputation n'est plus à faire dans le monde de l'élevage … et cela bien au-delà de nos frontières. Espérons que cela va perdurer car, malgré les difficultés actuelles, le "virus" de l'élevage est en train de "frapper" la génération suivante … et une jeune demoiselle se prépare à les rejoindre à La Borderie !
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Nous retraversons la moitié de la Corrèze en sens inverse pour nous retrouver à nouveau dans le canton de Tulle, mais au sud cette fois, pour y retrouver le lauréat du 11ème Blason "Boeuf" ! Agé de 49 ans, Christian POULVELARIE, après avoir épousé Annie, s'est installé avec ses beaux-parents, il y a exactement 25 ans. Le père de celle-ci, Fernand BOURGEIX, était déjà un éleveur réputé, avec un des premiers cheptels inscrits du département, et par ailleurs un adhérent de la première heure à la Coopérative (1971). Désormais à la retraite, il conserve "bon pied … bon œil". L'exploitation compte aujourd'hui 80 ha SAU, exclusivement en herbe. Sur celle-ci, vit un troupeau de 60 mères limousines et le renouvellement, soit une vingtaine de génisses de chaque génération. Christian POULVELARIE est membre de la Section "Reproducteurs" de BEVICOR depuis 15 ans, avec un troupeau de grande valeur, inscrit en totalité au livre généalogique, remarquablement indexé à l'échelle de la race, et ayant participé avec succès aux plus grands concours limousins (dont 2 participations au Concours Général Agricole de Paris). Mais, vendeur d'animaux d'élevage, Christian POULVELARIE reste aussi et de fait un producteur de viande limousine, et cela pas au "rabais" ! 406 kg de carcasse de moyenne ... pour les 16 femelles de boucherie vendues tout au long de l'année 2000, essentiellement au printemps et à l'automne. A 80 % classées en E et U+, 13 d'entre elles (soit également 80 %) ont été effectivement commercialisées sous Label Rouge "Blason Prestige" … C'est le résultat d'une politique de sélection compatible avec un objectif de production de viande rouge de qualité, axée sur la recherche du meilleur compromis entre le gabarit et la compacité de carcasse, autrement dit entre la croissance et la conformation. Hormis la génétique, et donc la quête constante du "fameux" type "mixte", c'est l'alimentation qui fait ici l'objet de la plus grande attention, notamment pendant la phase de finition : la ration est individuelle, à base d'herbe et correctement complémentée. "La vache limousine et l'herbe" sont deux atouts que l'on conjugue ici avec talent.
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