Rappelons que cette sympathique et chaleureuse manifestation vise à distinguer deux éleveurs de la Coopérative parmi les plus engagés dans les filières Label Rouge "BLASON PRESTIGE" en "Veau Fermier du Limousin" et "Boeuf Limousin". Et pour la première fois cette année a été également remis un BLASON D'OR "Limousin Junior".

LE BLASON D'OR "VEAU FERMIER DU LIMOUSIN" a été attribué à Yves et Régine LAGORSSE au Puy d'ALLASSAC. Il faut "monter" sur les hauteurs de Brive, sur la commune de d'Allassac, au profil plus escarpé qu'on pourrait s'y attendre, pour y découvrir le lauréat du 17ème Blason "Veau". C'est dans cette région de tradition de polyculture-élevage, au parcellaire souvent morcelé, dans le canton (Donzenac) où la Coopérative a développé ses racines, que s'est installé Yves LAGORSSE, il y aura bientôt 25 ans, sur une partie de la propriété familiale. Le cheptel comptait alors à peine 20 mères limousines sur quelques 25 hectares. A cette époque, y compris dans un de ses fiefs, le veau de lait n'était pas à la mode ! Le dossier d'installation avait été monté en production de broutards mais Yves et Régine, qui l'avait rejoint, n'ont jamais sauté le pas ! Ce qui aurait été un comble pour le fils de Maurice LAGORSSE … un des membres fondateurs du "Groupement de Ste-Féréole" ! Les LAGORSSE, une famille de coopérateurs depuis la première heure : plus de 1 400 veaux de lait ont été ainsi été livrés à BEVICOR en près de 40 ans ! … Aujourd'hui, Yves, jeune quinquagénaire, et Régine conduisent un troupeau de 70 vaches toutes limousines et le renouvellement, sur presque autant d'hectares (69), à 90 % en herbe (6 ha sont consacrés aux céréales à paille et au maïs pour partie ensilé). Comme chez la plupart des éleveurs, le troupeau est l'objet des plus grandes attentions, et comme la majorité des producteurs de veaux sous la mère, Yves et Régine: sont avant tout des animaliers voire des artisans de l'élevage. Tout est consacré ici à cette production qui fait la réputation et l'honneur de l'élevage corrézien. Si ce ne sont les aléas de la génétique, il reste peu de place pour le hasard : sélection rigoureuse des génisses conservées pour l'élevage, insémination artificielle sur tout le troupeau avec échographie systématique, étalement … volontaire et maîtrisé des vêlages (sorties 12 mois sur 12 en 2006), soins attentifs apportés à la tétée, abreuvement des veaux … Le résultat, c'est une production exceptionnelle et d'une très grande régularité dans le "haut de gamme" : 100 % des veaux dans le "carré supérieur" de la qualité (classés E et U, Blanc et Rosé clair) - dont plus de la moitié classés à la fois E en conformation et "extras" en couleur, c'est-à-dire au sommet de la classification (le mythique "A9" !) - 98 % de labellisables et 92 % effectivement labellisés … Cela donne 1 278 €/tête (8 380 F !), jusqu'à près de 1 600 € pour le "champion" (10 500 F !), soit 148 kg de carcasse (à moins de 5 mois d'âge) à 8.62 €/kg (56.50 F) de moyenne pour 52 veaux commercialisés en 2006. Ce résultat est d'autant plus remarquable compte tenu de la répartition des livraisons tout au long de l'année et des variations de cours selon les périodes. Le Blason "veau" 2007 distingue donc en Yves et Régine LAGORSSE, un couple d'éleveurs, talentueux serviteurs au sens noble du terme de notre production corrézienne "phare", qui contribuent à en perpétuer l'histoire tout en ayant relevé avec succès le challenge de sa modernisation. Reste à transmettre un savoir-faire si patiemment accumulé … et pourquoi pas dans le cadre d'une succession ?

YVES ET REGINE LAGORSSE LAUREATS DU BLASON D'OR "VEAU FERMIER DU LIMOUSIN" 2007

LE GAEC DE LAFARGE (Cyrille MATHOU, Stéphane DULAURENT et Roger BUSSON) LAUREATS DU BLASON D'OR "BŒUF LIMOUSIN" 2007

LE BLASON D'OR "BOEUF LIMOUSIN" a été attribué au GAEC DE LAFARGE à ST-AUGUSTIN. C'est aux pieds des Monédières, à près de 600 m d'altitude, sur la commune de St-Augustin, dans le canton de Corrèze, qu'il nous faut aller pour y rencontrer les récipiendaires du 17ème Blason "Boeuf". C'est ici qu'a été constitué le GAEC de LAFARGE, une belle histoire et qui se perpétue que celle de ce GAEC … Ce sont tout d'abord Roger et Jeanine BUSSON, adhérents de la Coopérative depuis exactement 30 ans, qui s'associent avec Stéphane DULAURENT en 1997, permettant à celui-ci, âgé aujourd'hui de 33 ans, de réaliser son rêve de devenir "paysan" sur les terres de son grand-père. Puis courant 2006, Roger et Jeanine "passent la main", faisant valoir comme l'on dit leurs droits à une retraite bien méritée, et le relais à Cyrille MATHOU, qui leur succède tout jeune (à peine 25 ans), après un stage et une petite période de salariat sur l'exploitation, pérennisant ainsi la structure. Les hommes passent … mais le GAEC de LAFARGE continue ! Actuellement, l'exploitation compte un peu plus de 130 ha dont près de 90 % en herbe, une quinzaine d'hectares étant réservés à la culture de céréales à paille (Orge - Seigle - Triticale) et de maïs pour l'ensilage. Il faut dire que le chargement est relativement élevé compte tenu du contexte pédoclimatique de la région, d'autant qu'il y a du monde à nourrir ! 100 vaches limousines et toutes les génisses conservées pour le renouvellement ou la finition composent le troupeau, à partir duquel sont produits des veaux de lait, des broutards, des génisses de boucherie et des vaches de réforme, selon des paramètres de production bien définis (par exemple les veaux de lait sont principalement produits par les génisses et les vieilles vaches). Les femelles de boucherie, génisses lourdes et jeunes vaches sont particulièrement bien préparées, en leur laissant le temps de "venir", ne connaissant que des rations à base d'herbe, pâturée ou conservée, y compris en phase de finition, pendant laquelle elles sont alors soigneusement complémentées afin de ne pas compromettre leur état d'engraissement. Et la technique est apparemment bien maîtrisée ! 25 femelles effectivement labellisées "Blason Prestige" tout au long de l'année 2006, les livraisons s'étant étalées sur dix mois, à 1 721 € ( 11 290 F) de moyenne, soit 402 kg carcasse à 4.28 €/kg (> 28 F), pour à peine plus de 4 ans d'âge moyen ... il n'en faut pas beaucoup "qui passent à travers" pour atteindre un tel résultat ! Nous sommes là complètement dans le cœur de cible, en terme de gamme de poids et d'âge ainsi que de conformation, que la filière réclame majoritairement et dans lequel notre race limousine excelle. Cela passe par la pratique d'un taux de renouvellement suffisant - supérieur à 20 % ici avec un dernier tri effectué après le premier vêlage et pas de vaches de plus de 12 ans - pour sortir des bêtes jeunes et d'un type mixte, les plus recherchées, il n'en faut pas plus ... mais pas moins ... pour produire notre "cachemire" limousin … que le monde entier de la viande bovine nous envie !